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L'endettement public du Québec: Ni remarqué, ni contrôlé

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Le Québec est la province la plus endettée au Canada. C'est la province canadienne dont la dette publique par rapport à la taille de son économie (PIB) est la plus importante de toutes. Cette distinction dont les mérites sont discutables et ses répercussions sur léconomie provinciale, sur le gouvernement et sur les Québécois ont suscité peu d' attention jusquici.

Les articles réunis dans le présent ouvrage visent à informer les lecteurs, particulièrement ceux du Québec, sur l endettement de la province à l'heure actuelle et son évolution possible, ainsi qu à les mettre en garde contre les coûts probables de l'inaction.

Les articles ici réunis attirent l'attention sur les défis immédiats auxquels fait face la province, comparent son niveau d'endettement avec celui d'autres provinces canadiennes et plusieurs États américains, et présentent différents scénarios possibles quant à son évolution.

La vérité sur l'endettement du Québec

Le premier article éclaire les lecteurs sur l'endettement actuel de la province. Fruit d'une collaboration entre Filip Palda, senior fellow à l'Institut Fraser et professeur à l'École nationale d'administration publique, et de deux membres du personnel de l'Institut Fraser, Charles Lammam et Hugh MacIntyre, l'article explique en quoi consiste l'endettement public du Québec, et présente son niveau élevé actuel, son évolution au fil du temps ainsi que certaines de ses conséquences.

Comme l'expliquent les auteurs, la dette directe nette du Québec a augmenté en termes nominaux  c'est-à-dire compte non tenu de l'inflation passant de 37,6 milliards de dollars en 1990-1991 à 175,5 milliards de dollars en 2012-2013. Cet endettement représente maintenant 49 % du PIB provincial, proportion la plus élevée parmi les provinces canadiennes. Les intérêts sur la dette (que l'on appelle généralement « frais de service de la dette ») s'élevaient à 9,8 milliards de dollars en 2012-2013, soit plus de 11 % des recettes publiques.

L'endettement du Québec remporte la palme au Canada mais aussi au sud de la frontière

Le deuxième article, signé Marc Joffe, Sean Speer et Frazier Fathers, compare l'endettement du Québec avec celui des provinces canadiennes voisines et de certains États américains.

La dette nette du Québec en pourcentage du PIB ainsi que ses frais de service en pourcentage des recettes publiques sont supérieurs à ceux de l'Ontario. Ces constats pourraient surprendre certains lecteurs, l'endettement de l'Ontario ayant fait l'objet d'une abondante couverture médiatique et suscité des débats politiques, alors que celui du Québec n'a pas fait autant de bruit. Le fait est cependant que l'endettement du Québec surpasse celui des autres provinces canadiennes.

Scénarios possibles de l'évolution future de la dette du Québec

Le troisième et dernier article de l'ouvrage prévoit différents niveaux de déficits et de dette possibles selon le statu quo et selon d'autres orientations politiques que le gouvernement du Québec pourrait choisir de prendre. Joel Emes, senior fellow de l'Institut Fraser, et Sean Speer ont effectué cette analyse pour donner aux Québécois une idée de ce que sera probablement la dette provinciale si le gouvernement opte pour l'inaction.

L'article présente diverses prévisions des déficits et de la dette du Québec selon différents scénarios. Le premier scénario suppose le maintien général du statu quo. Les hypothèses sont fondées sur les conditions actuelles des marchés et des modes d'imposition et de dépenses correspondant à ceux des dix dernières années. Emes et Spear concluent que, selon ce scénario, la dette nette du Québec pourrait dépasser 57 % du PIB d'ici 2022-2023.


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