Au moment où les élèves et les enseignants québécois font leur rentrée scolaire, il vaut la peine de s’arrêter un instant pour faire le point sur l’état de l’éducation au Québec.
Il ne fait aucun doute qu’une très bonne éducation est essentielle à la réussite au 21e siècle. Un diplôme d’école secondaire réduit considérablement le risque de connaître un faible revenu et le chômage.
Le rôle déterminant que joue l’éducation dans la réussite future d’un enfant et sa contribution à la société explique l’importance accordée par les parents et les gouvernements non seulement à l’efficacité du système d’éducation, mais à son dynamisme. À cet égard, il est crucial, d’une part, de soutenir les parents en leur garantissant des choix et la possibilité d’orienter la scolarité de leurs enfants et, d’autre part, de stimuler la concurrence entre les écoles.
Force est de constater les avantages d’offrir aux parents de tels choix qui favorisent la concurrence entre les écoles. Grâce aux recherches novatrices de Caroline Hoxby au début des années 1990 et aux études publiées par la suite, on s’aperçoit de plus en plus des bienfaits qu’en tirent les élèves, le système d’éducation dans son ensemble (y compris les écoles publiques), l’économie en général, et même les enseignants.
Heureusement, le système d’éducation primaire et secondaire au Canada est relativement bon. Toutefois, on devrait y apporter des améliorations. Non seulement le Canada recule dans le classement international aux enquêtes PISA, mais nous avons encore de grandes difficultés, notamment en ce qui concerne l’éducation des Autochtones et des populations à risque, et les écoles des quartiers défavorisés.
La décentralisation du système d’éducation primaire et secondaire au Canada est l’un des principaux facteurs qui contribuent à son succès. En dehors de l’éducation des Autochtones, le gouvernement fédéral ne joue aucun rôle. Les provinces sont donc libres d’essayer différents modèles de financement, de règlementation et de prestation des services dans ce domaine.
Le système d’éducation québécois est unique et fonctionne relativement bien. Contrairement à l’Ontario et aux provinces de l’Atlantique, le Québec s’en remet à des écoles privées dynamiques, qui sont séparées et distinctes du système scolaire public, pour offrir aux parents une bonne partie des choix nécessaires à une éducation efficace. Un élève québécois sur huit fréquente une école privée : c’est le taux de fréquentation le plus élevé au pays. Selon le classement PISA, les élèves québécois qui fréquentent les écoles privées obtiennent de meilleurs résultats en mathématique que ceux qui fréquentent les écoles publiques.
Les écoles privées proposent une solution de rechange au système public. Ces établissements offrent notamment différentes méthodes d’enseignements et un enseignement spécialisé, et mettent l’accent sur différentes religions ou langues. Le Québec et les quatre provinces de l’Ouest offrent du financement aux écoles privées. Cela fait près de cinquante ans que le Québec finance ses écoles privées. Au début, près de 80 % du financement par élève était public alors qu’aujourd’hui il est de l’ordre de 55 à 60 %.
Comme plusieurs autres provinces, le système québécois comporte deux réseaux distincts d’écoles publiques. Le réseau principal est francophone et regroupe un peu plus de 78 % de l’ensemble des élèves québécois. Le réseau anglophone est fréquenté par 9,4 % des élèves de la province. La possibilité de fréquenter une école publique anglophone augmente quelque peu les choix offerts aux parents, mais il est très difficile de s’y inscrire.
Contrairement à l’Ontario, à la Saskatchewan et à l’Alberta, qui ont des écoles publiques catholiques, le Québec ne propose plus d’enseignement religieux particulier dans les écoles publiques. En Ontario et en Alberta, on trouve également des écoles publiques catholiques francophones. Par ailleurs, le système public québécois ne comporte pas d’écoles à charte entièrement financées par les contribuables, comme c’est le cas en Alberta. Ces écoles se distinguent par le fait qu’elles ont plus d’autonomie et de souplesse pour établir les programmes scolaires, et pour embaucher et licencier les enseignants.
Ce manque relatif de choix au sein du système public par rapport à certaines autres provinces canadiennes rend les écoles privées du Québec d’autant plus importantes. Celles-ci répondent non seulement aux préférences linguistiques, religieuses et en matière de philosophie de l’enseignement des parents québécois, mais contribuent aussi à la bonne performance académique globale des élèves québécois.
Le choix des parents en matière d’éducation, qui requiert la concurrence entre établissements scolaires, est un élément incontournable d’un système d’éducation efficace, qui fonctionne bien. On peut cependant en faire plus en s’inspirant des autres provinces canadiennes et d’autres pays. L’amélioration des choix et la concurrence – au sein du système public ainsi qu’entre écoles publiques et indépendantes – sont les facteurs déterminants de la réussite des élèves québécois à l’avenir.
Commentary
Les écoles privées du Québec offrent un choix important aux parents
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Au moment où les élèves et les enseignants québécois font leur rentrée scolaire, il vaut la peine de s’arrêter un instant pour faire le point sur l’état de l’éducation au Québec.
Il ne fait aucun doute qu’une très bonne éducation est essentielle à la réussite au 21e siècle. Un diplôme d’école secondaire réduit considérablement le risque de connaître un faible revenu et le chômage.
Le rôle déterminant que joue l’éducation dans la réussite future d’un enfant et sa contribution à la société explique l’importance accordée par les parents et les gouvernements non seulement à l’efficacité du système d’éducation, mais à son dynamisme. À cet égard, il est crucial, d’une part, de soutenir les parents en leur garantissant des choix et la possibilité d’orienter la scolarité de leurs enfants et, d’autre part, de stimuler la concurrence entre les écoles.
Force est de constater les avantages d’offrir aux parents de tels choix qui favorisent la concurrence entre les écoles. Grâce aux recherches novatrices de Caroline Hoxby au début des années 1990 et aux études publiées par la suite, on s’aperçoit de plus en plus des bienfaits qu’en tirent les élèves, le système d’éducation dans son ensemble (y compris les écoles publiques), l’économie en général, et même les enseignants.
Heureusement, le système d’éducation primaire et secondaire au Canada est relativement bon. Toutefois, on devrait y apporter des améliorations. Non seulement le Canada recule dans le classement international aux enquêtes PISA, mais nous avons encore de grandes difficultés, notamment en ce qui concerne l’éducation des Autochtones et des populations à risque, et les écoles des quartiers défavorisés.
La décentralisation du système d’éducation primaire et secondaire au Canada est l’un des principaux facteurs qui contribuent à son succès. En dehors de l’éducation des Autochtones, le gouvernement fédéral ne joue aucun rôle. Les provinces sont donc libres d’essayer différents modèles de financement, de règlementation et de prestation des services dans ce domaine.
Le système d’éducation québécois est unique et fonctionne relativement bien. Contrairement à l’Ontario et aux provinces de l’Atlantique, le Québec s’en remet à des écoles privées dynamiques, qui sont séparées et distinctes du système scolaire public, pour offrir aux parents une bonne partie des choix nécessaires à une éducation efficace. Un élève québécois sur huit fréquente une école privée : c’est le taux de fréquentation le plus élevé au pays. Selon le classement PISA, les élèves québécois qui fréquentent les écoles privées obtiennent de meilleurs résultats en mathématique que ceux qui fréquentent les écoles publiques.
Les écoles privées proposent une solution de rechange au système public. Ces établissements offrent notamment différentes méthodes d’enseignements et un enseignement spécialisé, et mettent l’accent sur différentes religions ou langues. Le Québec et les quatre provinces de l’Ouest offrent du financement aux écoles privées. Cela fait près de cinquante ans que le Québec finance ses écoles privées. Au début, près de 80 % du financement par élève était public alors qu’aujourd’hui il est de l’ordre de 55 à 60 %.
Comme plusieurs autres provinces, le système québécois comporte deux réseaux distincts d’écoles publiques. Le réseau principal est francophone et regroupe un peu plus de 78 % de l’ensemble des élèves québécois. Le réseau anglophone est fréquenté par 9,4 % des élèves de la province. La possibilité de fréquenter une école publique anglophone augmente quelque peu les choix offerts aux parents, mais il est très difficile de s’y inscrire.
Contrairement à l’Ontario, à la Saskatchewan et à l’Alberta, qui ont des écoles publiques catholiques, le Québec ne propose plus d’enseignement religieux particulier dans les écoles publiques. En Ontario et en Alberta, on trouve également des écoles publiques catholiques francophones. Par ailleurs, le système public québécois ne comporte pas d’écoles à charte entièrement financées par les contribuables, comme c’est le cas en Alberta. Ces écoles se distinguent par le fait qu’elles ont plus d’autonomie et de souplesse pour établir les programmes scolaires, et pour embaucher et licencier les enseignants.
Ce manque relatif de choix au sein du système public par rapport à certaines autres provinces canadiennes rend les écoles privées du Québec d’autant plus importantes. Celles-ci répondent non seulement aux préférences linguistiques, religieuses et en matière de philosophie de l’enseignement des parents québécois, mais contribuent aussi à la bonne performance académique globale des élèves québécois.
Le choix des parents en matière d’éducation, qui requiert la concurrence entre établissements scolaires, est un élément incontournable d’un système d’éducation efficace, qui fonctionne bien. On peut cependant en faire plus en s’inspirant des autres provinces canadiennes et d’autres pays. L’amélioration des choix et la concurrence – au sein du système public ainsi qu’entre écoles publiques et indépendantes – sont les facteurs déterminants de la réussite des élèves québécois à l’avenir.
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Jason Clemens
Executive Vice President, Fraser Institute
Deani Van Pelt
Senior Fellow, Fraser Institute
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